
Résumé du site éditeur Folio :
Une petite gare de Bohême pendant la guerre. Un stagiaire tente de s’ouvrir les veines par chagrin d’amour. L’adjoint du chef de gare profite d’une garde de nuit pour couvrir de tampons les fesses d’une jolie télégraphiste. Mais il y a aussi l’héroïsme, le sacrifice, la résistance. Dans un pays qui a donné tant de richesses à la littérature mondiale, Hrabal est un des plus grands.
Mon avis :
Quand on lit Bohumil Hrabal on ne sait pas trop si on doit rire ou pleurer. Mais à chaque page c’est fluctuant. Bohumil Hrabal nous donne toujours à voir une « Tchéquie » haute en couleurs, un peu barrée, mais aussi très réaliste.
Dans ce court récit de moins de deux cents pages on suit un employé d’une petite gare de Bohême. Ce dernier manque de virilité mais pas forcément de courage, car s’il essaye de se donner la mort pour sa belle, il fera vite preuve de bravoure au nom de la résistance anti-nazis. Bohumil Hrabal nous décrit le quotidien de la petite gare, son chef de gare, les autres employés, les coucheries des uns, les scandales des autres. C’est finalement tout un univers qu’il propose et restitue deux visions de son pays dans la première moitié du XXe siècle : celle qui veut s’émanciper, celle qui veut croire en l’amour et aux bons sentiments, en l’humanité, et celle plus conservatrice et traditionnelle. Tout semble complémentaire jusqu’à l’arrivée de la guerre, des Allemands.
Les scènes se suivent et paraissent devenir des métaphores contre les « parabellums » allemands. Alors attention ⚠️ car dans l’écriture du grotesque vous aurez le droit au carnage et au charnier, une écriture acérée et sanglante. C’est un peu ça Bohumil Hrabal : passer de quelque chose de naïf et de gai à quelque chose de sombre et très violent.
J’aime vraiment la littérature des pays de l’Est. Et aussi les romans qui se déroulent dans les gares.
Un peu d’histoire et de géographie :
Qu’est-ce que la Tchéquie ou la Bohême au début du XXe siècle ? C’est un pays formé par les 2 provinces de Bohême et de Moravie dont une partie de la Silésie si convoitée. Ces provinces ont d’abord fait partie du Saint empire romain germanique puis de l’empire d’Autriche. La première guerre mondiale émiette l’empire d’Autriche-Hongrie et les Tchèques prennent leur indépendance en cohabitation avec des Slovaques. Pendant l’entre-deux guerres, Tchèques et Slovaques s’habituent au régime de la démocratie parlementaire et à la prospérité économique jusqu’en 1938, notamment car ce sont des régions très industrialisées. Malheureusement 1938 est l’année noire pour le pays qui se voit annexer sa région des Sudètes par l’Allemagne nazie. En 1939 sont aussi annexées la Moravie et la Bohême, où passent les fameux trains et convois militaires nazis (dont les wagons de la mort venus de Dresde)…

La Slovaquie déclare elle aussi son indépendance et la résistance bat son plein dans les diverses provinces précitées. Jusqu’en 1945, date de la libération par les Américains et de la reconstitution de la Tchécoslovaquie.
Signé Tassa

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Un commentaire sur “J’ai lu Trains étroitement surveillés de Bohumil Hrabal”