X-Men : Apocalypse
Réal.: Bryan Singer
Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence…
Synopsis :
Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale.
Publié le 12 octobre 2016 par Madame Tassa ici [revu et corrigé]
Ma critique :
Ce troisième épisode de la saga des X-Men version 2016 doit être une énième tentative de la Twentieth Century Fox pour gober des fans de super-héros par-ci par-là, est… une quasi-réussite ! D’habitude les X-Men (dont j’aimais beaucoup les dessins animés étant petite), me gonflent assez rapidement, étant donné la gonflette des films en surdosage d’effets spéciaux et musique dramatique dans tous les sens. Ici, X-Men : Apocalypse commence assez mal, j’ai peu accroché au début qui est, disons-le, laid et mal filmé. La scène avec Apocalypse, le premier de tous les mutants est juste digne d’un vieil épisode de Stargate, le ridicule n’est pas loin, mais, soyons sympa, après tout, ça fait très kitsch à la manière des comics. On s’attend à voir surgir un Goa’uld. Il est dommage de ne jamais sortir des vieilles représentations ringardes, même si cela respecte les comics. Bryan Singer n’est pas un mauvais réalisateur, mais il n’y aucune originalité dans sa manière de tourner la genèse des X-Men.
Une fois ces constatations faites, disons que le film commence à être intéressant à partir du moment où l’on se retrouve à l’école du professeur Charles Xavier, établissement de la 2e génération. C’est le Poudlard des mutants et c’est toujours très excitant de retrouver ce monde d’humains aux pouvoirs extraordinaires. On retrouve Scott (aka Havock) et Jean Grey (Marvel Girl) jouée par l’actrice qui interprète Sansa dans Game of Thrones. (avouons-le je ne connais pas son nom)
Plongeons donc dans les années 80, au croisement entre deux générations de X-Men. Dès le générique, le film s’inspire de références bibliques, et l’image du Christ portant sa croix lors de la scène de Passion est de toute évidence une double signification : celle des mutants qui se sacrifient pour la cause du Bien, et celle du monothéisme ou du « Dieu unique » que le super-vilain du film veut ramener auprès des mécréants (ceux qui croient aux « idoles » comme il le répète).
Ce qu’il y a de plus appréciable dans cet épisode que dans les précédents : j’ai retrouvé la même ambiance que dans les dessins animés de mon enfance. Les scènes dans l’école sont « sympas » et surtout la scène où Vif-Argent sauve tous les élèves de l’explosion du manoir sur une reprise musicale de Sweet Dreams by Annie Lennox est FANTASTIQUE, fulgurance du cinéma avec des effets spéciaux incroyables ! L’une des meilleures scènes de film de super-héros que j’ai jamais vues et qui colle bien aussi au dessin animé d’origine. De plus, ce film-là respecte l’intégrité de chaque personnage, avec leur background respectif, leur passé, leurs défauts. On suit Magnéto et son esprit torturé avec des scènes très dramatiques, Mystique (ah Jennifer Lawrence que j’adore ne rend pas ce rôle très intéressant malheureusement !…), le petit nouveau Diablo, et Fauve… bref que du plaisir à revoir ses personnages, chacun torturé soit par son passé, soit par leurs étranges capacités.
Ce qui m’a dérangée : les scènes avec Apocalypse, le méchant, sont assez pathétiques, même si à la fin, le combat « mental » final entre Xavier et Apocalypse est très beau visuellement parlant. Les rôles des quatre chevaliers d’Apocalypse sont assez réussis, surtout Tornade et Archangel. La bande son emprunte à Beethoven un morceau très célèbre pour illustrer la montée en puissance d’Apocalypse. Les quatre chevaliers ont eux le droit à The Four Horsemen de Metallica, très à propos.
Finalement, ce que j’ai aimé, c’est le rapport qu’entretient le film avec des évènements de l’Histoire, ainsi que les liens entre les personnages, le respect de leur histoire personnelle et la ressemblance avec les dessins animés de mon enfance. Lorsque Apocalypse touche l’écran d’une télévision en Égypte pour absorber tout le savoir du monde, on aperçoit une sélection d’images occidentalo-centrées, preuve d’une hégémonie occidentale, alors que le film commence par des scènes en Afrique du Nord (Égypte). On voit ainsi défiler des photographies et vidéos courtes illustrant la Guerre froide, le conflit nucléaire, le conflit idéologique contre le communisme et particulièrement l’URSS, on voit Nixon, le drapeau communiste et américain… Le reste du monde ne semble pas exister.
Reste que les films d’action de ce genre n’échappent pas à la caricature et la scène où l’on aperçoit, en clin d’œil, Wolverine, est ratée et effarante tant elle est lamentable. Je répète : le méchant est à mourir de honte (ou de rire ?). Sinon tout va bien. Le film se résume en deux répliques : « Le fait qu’il n’y ait pas de guerre ne signifie pas qu’il y ait la paix » et aussi une blague lancée par Jean en sortant d’une séance de cinéma « Le troisième volet est toujours le pire ». Prophétique ?… ce 3e X-Men de cette seconde phase d’adaptation (après ceux de 2011 et de 2014) n’est en effet pas le meilleur… ma préférence allant de toute façon au X-Men de 2000.
En 2016, c’est assez dommage, car on nous a habitués à mieux avec Deadpool plus irrévérencieux, mais aussi plus sombre et plus violent. Tandis que X-Men Apocalypse reste un film sur une école de mutants qui se liguent pour sauver le monde.
À voir pour les puristes uniquement.
Ma note : 14.5/20